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Culture musicale

Cet article a été écrit par Jean-Luc Kuczynski de l’école en ligne Polyphonies.  Je ne suis pas affilié mais j’ai commencé à suivre la formation que j’ai dû suspendre faute de temps libre pour le moment. C’est donc parce que je garantie le sérieux de Polyphonies que je place ici cet extrait du Mensuel (une publication interne d’où les références que vous y trouverez).

Une culture musicale ! Pourquoi ?

Dans le domaine des arts, la création dépend étroitement de la culture de l’artiste. Sans celle-ci d’ailleurs, l’œuvre artistique ne peut voir le jour ou reste à un état des plus sommaires. Personne n’y échappe et on peut le vérifier aisément dans tous les domaines artistiques et dans toutes les cultures. La création musicale n’y fait pas exception. Que la musique soit populaire ou savante, occidentale ou extra-européenne, ce constat reste valide. Il est donc nécessaire dès que l’on entreprend des études de composition d’améliorer sa culture musicale et de l’entretenir tout au long de sa vie de compositeur 🙂

Lors des corrections des travaux de composition, ce défaut de culture musicale est aisément décelable. Dans notre formation, nous étudions par exemple des pièces pour clavier de Haydn, Mozart ou Beethoven. Ce que l’on appelle un peu hâtivement « l’accompagnement de la main gauche » fait appel à des techniques d’écritures similaires pour ces trois compositeurs ou leurs contemporains. L’analyse et l’étude attentive du cours sur une sonate de Mozart permettent à l’étudiant de comprendre cette technique mais la connaissance d’autres sonates de ce compositeur lui permettra de se référer à un plus grand nombre d’exemples pour élaborer l’écriture de la main gauche. S’il a étudié le piano, ces techniques font probablement partie de son bagage musical mais si ce n’est pas le cas, il aura intérêt à effectuer à lire d’autres œuvres de Mozart. L’étudiant ignorant ce contexte culturel risquera de me présenter des accompagnements incongrus et ses « trouvailles » en écriture apparaîtront plutôt comme des maladresses même si elles ont leur propre logique. Manquant de références, il n’aura pas saisi totalement la logique de ces techniques d’écriture et à l’écoute de sa pièce, il ne pourra même pas percevoir ce défaut. D’un point de vue technique, il risquera de passer à côté d’une période importante, charnière dans l’évolution du langage musical. En même temps, il se privera des joies qu’apporte la découverte de pièces, souvent magnifiques, de ces trois grands compositeurs…

A l’opposé, l’élève qui s’adonne à ces recherches, procurant d’ailleurs une plus grande ouverture musicale, se rend mieux compte de la concordance de ses idées avec le langage de la pièce étudiée. Le résultat sonore est évidement perçu comme plus musical par tout auditeur. Pour parvenir à ce dernier résultat, il faut impérativement développer sa culture musicale.

Dans le domaine des arts, la création dépend étroitement de la culture de l’artiste. Sans celle-ci d’ailleurs, l’œuvre artistique ne peut voir le jour ou reste à un état des plus sommaires. Personne n’y échappe et on peut le vérifier aisément dans tous les domaines artistiques et dans toutes les cultures. La création musicale n’y fait pas exception. Que la musique soit populaire ou savante, occidentale ou extra-européenne, ce constat reste valide.

La découverte et la compréhension d’œuvres par un compositeur peut aussi devenir un puissant révélateur pour la création. C’est ce qu’il advint à Mozart, alors compositeur reconnu, lorsqu’il entendit pour la première fois l’interprétation d’un Motet de Bach. Ce fut pour lui une véritable révélation et l’amena à une profonde remise en question de son langage musical. Durant les années suivantes, il n’eut de cesse de travailler son écriture jusqu’à pouvoir véritablement intégrer dans sa musique des techniques contrapuntiques, poussées à leur plus haut sommet chez Bach. Cette démarche donnera ses fruits dans ses compositions ultérieures et surtout dans les grandes œuvres de la fin de sa vie comme ses dernières symphonies ou le Requiem.

L’intérêt d’une bonne culture musicale ne réside pas simplement dans une éventuelle possibilité de reproduction mais surtout dans le ferment qu’elle procure pour de nouvelles idées musicales. En fait, plus vous élargirez votre culture musicale et mieux vous pourrez aspirer à une réelle originalité. Muni d’un bagage supplémentaire essentiel, vous pourrez choisir librement vos propres orientations en ayant la capacité de vous référer à un ensemble d’œuvres clés de l’histoire de la musique. Et ne craignez pas les influences… Si votre travail d’écriture est réellement approfondi, votre personnalité prédominera toujours dans vos compositions. Rappelons l’exemple de Mozart dont la musique est si immédiatement reconnaissable, même après assimilation de l’influence de Bach.

Une connaissance approfondie des œuvres du passé comme celles de l’époque contemporaine, auxquelles vous pourrez vous référer, doit donc absolument faire partie de votre bagage musical. Tant que vous exercerez votre activité de compositeur, ouvrez-vous sans cesse à toutes ces grandes œuvres et à ces musiques que vous ne connaissez pas encore, qui ne vous toucheront peut être pas lors de la première audition mais dont vous découvrirez les richesses et les subtilités au fil des écoutes. Outre leur utilité à des fins purement techniques, elles vous seront également des sources de profonde joie musicale ! N’oublions pas en effet ce qui pourrait être la première raison pour vous amener à la découverte de ces œuvres : l’accession à ces sommets de la musique.

Qu’est ce qu’une bonne culture musicale ?

Selon que l’on veut devenir musicologue, chef d’orchestre ou compositeur, on ne tend pas nécessairement vers une même culture musicale.  Toutefois, certaines clefs sont toujours nécessaires ; à savoir les outils d’analyse et la prise en compte de l’évolution du langage musical.

Durant les cours de composition, vous découvrirez comment l’harmonie, les formes musicales, les techniques de composition ou d’instrumentation ont évolué. La lecture et l’analyse de pièces contemporaines de l’œuvre étudiée viendront parfaire cette connaissance pratique. Il sera intéressant par exemple de retrouver dans ces pièces des éléments techniques ou expressifs déjà abordés dans l’œuvre du cours.

Mais en parallèle, vous devrez vous attacher à connaître les grandes œuvres de la musique. Pour un compositeur, c’est une pratique incontournable. Ce n’est pas un savoir musicologique qui vous est demandé, comme de connaître par exemple le nombre de sonates de tel ou tel compositeur, mais une étude approfondie du langage et de l’expression des œuvres grâce à l’analyse. L’habitude de ce travail permettra également à terme de bien saisir l’évolution du langage musical et de pouvoir rattacher toute musique à cette évolution.

Comment acquérir une bonne culture musicale ?

Pour un étudiant en écriture et composition, la lecture d’un grand nombre d’œuvres, leur écoute approfondie et leur analyse sont essentielles à sa culture musicale. L’analyse s’affinera bien sûr en progressant dans la formation. Un élève en cours d’écriture commencera par lire et écouter un maximum d’œuvres puis au fur et à mesure qu’il avancera dans la formation il pourra commencer à une analyse partielle en intégrant les éléments appris. Toutefois, une analyse approfondie nécessite des connaissances techniques qui ne sont acquises qu’à partir des cours de composition de notre formation.

Sur le Mensuel, vous disposez d’une liste d’œuvres dans laquelle vous pourrez allègrement piocher. Pour chaque compositeur, une ou deux œuvres seulement sont indiquées afin de ne pas l’allonger inconsidérément. Cette liste sera mise à jour régulièrement. La première étape consiste à choisir l’œuvre. Ne vous limitez pas à vos propres goûts mais au contraire essayez plutôt de les élargir le plus possible. Il faut ensuite se procurer la partition de l’œuvre choisie. Si vous n’êtes pas habitué aux partitions d’orchestre, commencez par des œuvres pour piano, chant ou petits ensembles. Pour bien s’imprégner de la musique, la pièce devra être écoutée un grand nombre de fois. La première écoute révèle d’ailleurs rarement la profondeur d’une œuvre. Il est donc préférable de rester assez longtemps sur une même pièce avant de passer à une autre. Lorsqu’un passage vous touche particulièrement, n’hésitez pas à essayer d’en comprendre la raison. Pour cela, effectuez une analyse un peu plus approfondie en détaillant par exemple la polyphonie, l’harmonie ou l’instrumentation de ce passage.

En conclusion, je vous conseille d’organiser votre temps de travail pour que cette partie essentielle et (et très agréable !) de la formation puisse être également développées.

Quelles œuvres étudier ?

En cours d’écriture, c’est plutôt une culture générale qu’il faudra acquérir en abordant les grandes œuvres classiques. La liste dont vous disposez convient parfaitement. En cours de composition, il faut écouter, lire et analyser des œuvres complémentaires de celles qui sont étudiées en cours. Par exemple, lorsque l’on aborde le menuet et les autres danses de Bach, vous vous procurerez les « Suites françaises » de ce compositeur. Leur lecture et leur écoute seront très enrichissantes. Vous découvrirez ainsi d’autres gavottes, menuets, etc. Vous pourrez analyser ces pièces et les comparer avec celles que vous étudiez. En abordant l’invention à 3 voix et la fugue, l’étude du Clavier bien tempéré sera très utile. Je vous conseille fortement de procéder ainsi à chaque nouvelle pièce étudiée en cours de composition.

La formation achevée, ne perdez pas cette bonne habitude. Elargissez toujours votre culture musicale avec d’autres œuvres classiques ou contemporaines et en vous tournant également, si ce n’est déjà fait , vers d’autres horizons comme les musiques traditionnelles ou extra- européennes, le jazz ou les musiques pour le cinéma.

Comment se procurer les partitions ?

Il est important pour un compositeur de se constituer une bonne bibliothèque musicale en achetant régulièrement ses partitions. Comme cela, vous pourrez en disposer à tout moment. Rassurez-vous, vous aurez nécessairement l’occasion de les consulter ! Si vous n’habitez pas près d’une librairie musicale, on trouve sur Internet de nombreux sites de vente en ligne.

Si vous êtes proche d’une grande ville, sachez qu’il existe aussi des bibliothèques ou médiathèques de prêt plus ou moins importantes.

Enfin, il est possible de télécharger sur Internet de nombreuses partitions libres de droit.

Le site IMSLP est probablement le plus riche en partitions : Voici d’autres liens :

 www.dlib

 www.bach-cantatas.com

 www.lysator.liu.se

 www.free-scores.com

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture et une agréable écoute.

jlkuczynskiJean-Luc KUCZYNSKI est compositeur et professeur de composition musicale.
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